lundi 8 mai 2017




Lettre ouverte pour le lac du Bourget
           

        Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
        Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
        Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
        Qui pendent sur tes eaux.
           Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
           Que les parfums légers de ton air embaumé,
           Que tout ce qu'on entend, l'on voit et l'on respire,
           Tout dise : « Ils ont aimé ! 
»



L’un des objectifs de l’association Acclame est de sensibiliser la population, les acteurs économiques, les élus, aux enjeux de la protection et de la promotion du patrimoine naturel et historique de notre région. Alors que la nouvelle collectivité territoriale Grand Lac souhaite récupérer la propriété du Domaine Public Fluvial du lac du Bourget  et qu’elle crée une nouvelle image de marque du territoire avec la dénomination Riviera des Alpes, il nous parait important de réfléchir ensemble à l’avenir du lac et de son environnement.
Le lac du Bourget, plus grand lac naturel  de France (44,5 km² et 4 milliards de m 3) est le vestige d’un immense lac d’origine glaciaire de 1000km² qui s’étendait d’Aiguebelle en Basse Maurienne jusqu’à la cluse de Voreppe en aval de Grenoble d’une part, et jusqu’au Grand Colombier et au défilé de la Balme en aval de Yenne d’autre part. On estime que ses dimensions actuelles (18 km de long, 3,5 km de large, 145 m de profondeur) sont stabilisées depuis la fin de la dernière glaciation. Son  état sauvage et romantique, chanté par Lamartine, a été de plus en plus altéré au cours du  XXème siècle : pollutions dues aux PCB et autres produits chimiques transportés par le Tillet et la Leysse, qui ont amené des restrictions pour la pêche et la consommation de certaines espèces de poissons; réaménagements des deltas des différents affluents :  Leysse , Tillet, Sierroz ; stabilisation du niveau du lac par l’intermédiaire du barrage  de Savière qui a fait disparaître les marnages naturels et l’inversion fréquente  du sens d’écoulement du canal de Savière (phénomène rarissime dans le monde). Actuellement, l’Etat, propriétaire et gestionnaire du lac, en assure la police de la navigation, la police de l’eau et la préservation du littoral au profit de la collectivité nationale et dans le respect des équilibres écologiques et socio-économiques, en partenariat  avec les divers acteurs locaux, régionaux et nationaux. Pour protéger son authentique richesse naturelle, le lac du Bourget bénéficie, sur sa globalité, d’un classement au titre des sites inscrits, de Natura 2000 et de la convention de Ramsar sur les zones humides d’importance internationale, tout en abritant un vaste Arrêté de Protection Préfectoral de Biotope dans son sud, ainsi que d’importantes réserves domaniales de chasse et de faune sauvage et des terrains, propriétés inaliénables du Conservatoire du Littoral.
Pour ses partisans, le transfert de propriété du lac aurait l’avantage de la cohérence et donc de l’efficacité, puisque la même entité aurait la responsabilité du lac et de ses abords. Les décisions seraient prises au plus près du terrain par des personnes connaissant les lieux, les usages en vigueur et les diverses attentes de la population. Cependant l’on peut craindre qu’une telle concentration, en supprimant finalement tout contre-pouvoir, soit source de problèmes. Les collectivités sont-elles vraiment à l’abri des pressions des lobbies et du clientélisme ? Ne va-t-on pas chercher à satisfaire les intérêts des uns et des autres et imposer des projets contestables d’un point de vue écologique, paysager et patrimonial ? A cet égard, la campagne de communication sur le thème de la Riviera des Alpes peut soulever quelques inquiétudes. Si le transfert de propriété implique un désengagement de l’Etat, il faudra que la collectivité prenne à sa charge ses missions (gestion du domaine public, police de la navigation par exemple), mais à quel prix ? D’une manière générale, la présence active de l’Etat nous semble indispensable car le lac n’a pas qu’un intérêt strictement local ou régional, comme le montrent les protections juridiques  évoquées plus haut. La conservation du patrimoine naturel  ne peut être soumise aux aléas de politiques définies localement. L’avenir du lac doit faire l’objet de concertation entre tous ceux qui s’y intéressent (élus, usagers, professionnels, associations, organismes publics). Dans cette perspective, des instances de dialogue comme le Comité des usagers du lac sont nécessaires dans la mesure où elles permettent de coordonner les actions et de simplifier les procédures de décision, et  dans la mesure également où les projets sont présentés en amont.
Pourtant, il faut être conscient que les intervenants sur le lac n’ont pas tous  les mêmes objectifs ni les mêmes priorités. Les uns cherchent à développer des activités de loisir et de tourisme, ce qui peut conduire à faire du lac un grand stade nautique, et des bords du lac des lieux de promenade et de détente, qui se transforment souvent en entonnoirs pour une foule  bruyante, déversée  de parkings qui sont de véritables aspirateurs à voitures. Les autres cherchent à préserver le lac pour lui-même : qualité de l’eau, maintien de la biodiversité (tant de la faune que de la flore) de façon à ce que l’écosystème ne se dégrade pas et constitue un exemple de bonne gestion éco citoyenne. Mais peut-on conjuguer protection de la nature  et développement économique et touristique ? Les choses ne sont pas si simples et il faut savoir où mettre les priorités. Si l’objectif premier est l’exploitation du lac pour le tourisme et les loisirs, le danger est réel d’un aménagement de plus en plus poussé du lac et de ses abords, lui enlevant peu à peu son caractère naturel et sauvage pour en faire un ersatz de Riviera. Mais d’autre part, mettre en avant la protection du lac et des espèces qui y vivent conduit nécessairement à en  limiter l’exploitation. Or cette limitation nous paraît être une chance,  une occasion de découvrir un nouveau rapport à la nature qui n’est plus alors envisagée simplement comme un décor, un spectacle ou une ressource à exploiter. Il s’agit donc d’instaurer une relation apaisée à notre environnement, permettant de le goûter par tous nos sens. Il s’agit d’apprendre non seulement à voir,  mais aussi à écouter, à sentir, à toucher. Il s’agit de reconnaître que nous dépendons de cette nature, qu’elle est le matériau de notre existence. C’est à ces conditions que les interventions sur le paysage pourront  le magnifier au lieu de le défigurer.
C’est pourquoi nous demandons :
-                  Le respect de la loi Littoral et des arrêtés de protection
-          Le respect des règlements concernant la fréquentation du lac et de ses abords  (les engins autorisés, la vitesse, la pollution sonore, les zones et les périodes interdites)
-          La priorité donnée aux sports et loisirs qui n’utilisent pas de moteurs thermiques, sources inévitables de multiples pollutions (pollutions sonores, de l’eau, de l’air)
-          L’obligation, pour tout nouvel aménagement, d’une information publique précise en amont,, d’une étude sérieuse et indépendante pour en évaluer les impacts et d’une évaluation régulière de sa pertinence
-               L’obligation de réserver des zones sauvages sur toutes les rives du lac
Nous sommes redevables de ce formidable patrimoine aux générations précédentes et nous en sommes responsables à l’égard des générations à venir : le lac restera-t-il encore sous tous ses aspects (paysage, faune, flore) une source d’émerveillement toujours renouvelé et un moyen de ressourcement qui ramène chacun à l’essentiel ?



lundi 16 janvier 2017

Voeux pour 2017





 Bonne année 2017 à tous. Que les mois qui viennent  vous permettent de vivre en harmonie avec vos proches et avec la nature. Qu’ils nous permettent à tous d’enraciner nos convictions écologiques dans l’expérience vécue de notre solidarité profonde avec  les éléments naturels et tous les êtres vivants.

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